
« Quand le village se réveille » est un projet de collecte et de diffusion des traditions et de la culture malienne à travers des images, des vidéos, des textes, des interviews et des témoignages des sages.
Dès que le coq chant, les populations rurales hommes et femmes se mettent sur pied pour les différentes activités quotidiennes. La plupart de ces activités sont accompagnées de chansons traditionnelles pleines de sens et très utiles pour notre société, surtout pour l’éducation des enfants. Ces chansons contribuent à développer chez les grandes personnes et les jeunes, le sens élevé de l’humanisme, de la vie familiale et sociale, du patriotisme, de la solidarité, de l’entraide, du courage, de la bravoure… On apprend également à travers ces chansons, les dangers de l’injustice, de la méchanceté, de la paresse et de l’égoïsme. Bref, ces activités constituent des occasions d’apprentissage de connaissances sociales de notre pays à travers des chansons.
Ne laissons pas disparaître matériel et immatériel

La production du beurre de karité était une activité traditionnelle et culturelle chez les femmes au village. Cette activité par plusieurs étapes : ramassage des noix de karité dans la forêt, conservation des noix dans des trous hors des familles, le séchage des noix de karité, la cuisson des noix de karité et le jour de production du beurre. Les deux dernière activités regroupe les femmes du village dans des familles ou sous un grand arbre au milieu ou hors du village. En chantant et dansant sous le rythme effréné de quinze à vingt pilons qui alternent dans un gros mortier contenant des noix de karité cuites, les femmes transforment ces fruit secs en une pate de couleur chocolat. Ainsi arrive le rebut d’une autre phase qui est la cuisson de cette pate dans de gros canaris placés sur du feu allumés entre trois grosses pierres et cela continue jusque tardivement dans la nuit… Du début à la fin ce travail, les femmes sont joyeuses. Elles chantent et dansent. Même seuls, en train de filer le coton, les grand-mères chantent sur leur passé et ces chants nous sont toujours utiles.

Aujourd’hui, ce n’est plus le cas parce que la machine remplace les femmes dans ce rôle. Au-delà des moulins fixes dans les villages, il y a également des moulins mobiles tirés par des ânes par des jeunes qui se déplacent de village en village pour faire ce travail à la place des femmes. Ce qui fait que de nos jours, nous voyons rarement ces activités se tenir dans nos villages.
Cela signifie que nous assistons à la disparition progressive de la méthode traditionnelle de production de beurre de karité avec l’intervention de machines. Cela est réellement une bonne chose car le monde change et se système moderne permet de lutter contre le temps et d’augmenter probablement la quantité de production.
Mais on doit également se poser ces questions : devons-nous laisser disparaître toutes ces chansons traditionnelles, ces gros mortiers, ces longs pilons, ces gros canaris et tous les autres objets traditionnels utilisés dans ce travail ? Quelles seront les conséquences de ces disparitions des traditions dans nos villages et dans le pays ? Quel repère culturel et social pourrons-nous laisser aux futures générations ?
De la même manière que cette activité, plusieurs autres activités et patrimoine matériels et immatériels comme le battage du mil à la main par les hommes, les travaux collectifs des jeunes dans les champs pendant l’hivernage, sont appelés à disparaître si rien n’est fait !

Le projet « quand le village se réveille » est là non seulement pour la sauvegarde du patrimoine culturel matériel et immatériel, mais également les mettre à votre disposition partout où vous êtes et cela à travers les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Le projet vous permettra d’être en contact avec les sages du village depuis vos Smartphones, comme signalé ici sur le site des observateurs de France 24, à travers le blog, la page et le compte twitter du projet qui seront animés depuis des villages dans différentes Régions du mali par des jeunes formés en la matière et dotés des matériels pour faire travail.
Ce projet E-culture est ouvert à tous et chacun peut y contribuer en contenus. Nous prévoyons également de lancer une levée de fonds pour financer ce projet. Si vous souhaitez nous contacter, envoyez nous un mail à tardicullture(at)gmail.com, à observateurs@france24.com.