Dans les villages, les grandes décisions sont prises à travers les conseils des sages sous l’arbres à palabre, dans le vestibule du chef de village, dans le Toguna. A Sinsina, le conseil des sages se tient sous l’arbre à palabre.
Sinsina est un village de la commune rurale de Sanankoroba, situé à quelques kilomètres de Bamako. Les populations du village vivent en harmonie. Au milieu du village se trouve un arbre géant, bien entretenu et respecté de tous à cause de son rôle dans le maintien de la paix, le vivre ensemble, la cohésion sociale et de l’entente entre les populations. Sous cet arbre à palabre, toutes les grandes décisions du villages sont prises suite à la convocation du chef de village. Pour respect aux sages, le tronc de cet arbre est entouré d’une élévation faite en banco sur laquelle sont étalées les nattes et les peaux d’animaux les jours de conseil et qui constituent les places réservées au personnes âgées. Les jeunes, parfois, à même par terre et sur des chaises faites de troncs d’arbres par les artisans locaux, s’assoient tout autour des sages dans l’ombre frais de cet arbre géant, qui attire également les touts petits pour leurs jeux puérils quand il n’y a pas de conseils.
Quand tout le monde est présent, sans aucun discours écrit sur papier, le chef de village, dans un langage clair, informe le public de l’ordre du jour. Ensuite, par ordre décroissant, Les participants se passent la parole comme entre les membres d’une grande famille traditionnelle prenant de la bouillie autour d’une grande calebasse avec une quantité insuffisante de cuillère traditionnelle. Dans le plus grand respect, sans être pressé, prenant même le temps de mieux chercher les mots appropriés pour ne pas vexer quelqu’un dans ses propos, chacun s’exprime librement dans ordre précis. Chacun fait confiance à ce que l’autre dit, personne ne doute de personne parce que chacun sait qu’il lui sera demandé d’éclaircir les parties nuancées dans ses propos. Ainsi, rien n’est dit au hasard! Chaque mot, chaque expression, chaque phrase, est placé dans un contexte précis et ils ne trahissent pas réalité sociale. Ici, aucun procès verbal n’est établi, mais durant des années, chacun se rappellera de ce que l’autre a dit et surtout de la décision finale prise lors du conseil, parce que le thème est traité avec sérieux et dans l’intérêt du village, donc dans l’intérêt de tous. Prenant la parole, personne ne vise son propre intérêt ou l’intérêt de sa famille, mais ce qui est mieux pour la communauté toute entière.
Sous l’arbre à parole, les participants au conseils ne parlent pas pour faire plaisir au chef de village, mais évoquent sincèrement ce qu’il pensent du thème traité et qui est mieux pour la société.
La décision prise ne se retrouvent pas dans les tiroirs après, mais sont exécutées par ceux qui sont désignés pour son excursion parce que les villages n’ont pas à présent oublié le sens de la responsabilité. Les engagements ne sont pas signés, mais sont gardés par le sens de l’honneur et de la dignité qui, non seulement concerne celui qui est engagé, mais toute sa famille, toute sa ligné. Se rappelant des conséquences de son échec sur sa famille, sur toute sa lignée, le responsable désigné est tenu de ne pas faillir à son devoir et l’accomplir pour la satisfaction toute la communauté est un devoir moral.
Après le conseil des sages, les populations ne doutent pas de la décision prise. Elles savent que les décisions sont prises dans l’intérêt collectif et que leur exécution ne ferra pas défaut.
QUAND LE VILLAGE SE REVEILLE 
Merci beaucoup pour vos articles que je lis toujours avec plaisir. Une toubab qui aime le Mali.
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