Mali, proverbe: « Lors du transport du trousseau d’une nouvelle mariée, la maligne est chargée de la grosse pierre à moudre »

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Une pierre à moudre

Le proverbe joue un rôle important dans la société traditionnelle africaine. Il est utilisé tout au long de la journée, dans la vie quotidienne des populations rurales. Le proverbe est également très utilisé lors des rencontres entre les sages autour des sujets importants de la communauté, surtout dans les vestibules et sous les arbres à palabre. De générations en générations, les jeunes apprennent les proverbes auprès des vieilles personnes.

Dans la société traditionnelle africaine, le proverbe a pour rôle de former les jeunes à la bonne gestion des différentes situations auxquelles ils vont faire face dans la vie courante. Il leur apprend le sens de la responsabilité, de l’engagement et de la volonté, de l’honnêteté, de la bonté, de la justice, de la solidarité, de l’union, de la paix, de la coexistence, de la cohésion sociale, de l’entraide, de la bravoure et de l’humilité. A travers les proverbes, les jeunes apprennent également les conséquences de la méchanceté, de la lâcheté, de l’esprit de division, de la paresse, de la fainéantise.  Le proverbe développe chez l’enfant, la capacité d’analyse d’une situation donnée. Ainsi, les proverbes occupent une place importante dans la dans la société africaine, surtout dans la formation de l’enfant.

« Lors du transport du trousseau d’une nouvelle mariée, la maligne est chargée de transporter la  grosse pierre à moudre sur la tête », est un proverbe bambara du Mali qui illustre bien qu’être maligne ne tourne pas toujours à notre faveur.

Lors du mariage d’une jeune fille au village, elle est accompagnée de son village à celui de son mari par un groupe d’hommes, de femmes et de jeunes filles. Son trousseau de mariage est transporté dans des charrettes par ceux-ci. A leur arrivée la nuit, ils ne se dirigent pas directement dans la famille du mari, mais chez le démarcheur où ils vont être logés. Ils y passent le reste de la nuit et toute la journée du lendemain, qui est le jour réel du mariage. Vers 16 heures, les femmes et les filles qui accompagnent la mariée, transportent le trousseau dans la famille du mari pour être exposé et compté au public avant d’être arrangé dans la maison de la mariée. Lors du transport de ces matériels, la plus maligne s’assoit de côté, laissant les autres filles prendre la charge de leur choix, pensant qu’il ne restera plus rien pour elle à transporter et qu’elle continue à les suivre les mains vides.

Chacune vient prendre un objet, mais personne ne touche à la grosse pierre très lourde. Finalement, cet objet plus lourd que les autres sera à la charge de la plus maligne. Elle pourrait peut-être prendre un objet plus léger si elle se mettait à la tâche en même temps que les autres. Mais, le fait d’être tombée sur le plus gros et le plus lourd des objets, est la conséquence de son comportement non correct dans le travail en groupe. C’est à cela, que le proverbe fait allusion.

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