Je ne suis pas un amoureux aveugle de la culture et des traditions

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L’inertie mentale, la méconnaissance du langage de son corps, le fait d’attribuer à chaque fois le temps contraire aux autres, ont longtemps induit beaucoup de personnes dans des graves erreurs dans notre société. Même si je suis un amoureux de la culture et des traditions africaines, cela ne m’empêche pas de réfuter certaines anciennes pensées de chez nous.

Ma maladie de ces derniers temps, une maladie qui, pendant à peu près trois moi, a réduit ma rapidité de lapin en pas de caméléon. Moi qui, en marchant, saute sur mon ombre comme disent les sages par rapport à celui qui est rapide dans ses actes, ne pouvais plus marcher que nonchalamment à cause d’une maladie déclarée « palu chronique », après « fatigue générale » suite à des analyses effectuées  à l’hôpital. Après tout ce temps où je ne me retrouvais plus, où le moindre geste faisait rechuter ma maladie, où je n’arrivais plus à réfléchir profondément par moi-même, où je m’énervais à moindre geste, même de simples plaisanteries, c’est aujourd’hui même que je me suis senti totalement rétabli, même si j’ai commencé à travailler il y a maintenant une semaine .

Je peux avouer que je n’avais jamais connu une maladie de ce genre dans ma vie et souhaite que Dieu m’en préserve et en préserve tout le monde. C’était effectivement la fatigue générale comme disaient tous ceux et toutes celles qui m’ont connu il y a longtemps dans le travail et qui, depuis longtemps, me conseillaient de me reposer avant que je ne sois craqué. Ils avaient raison et c’est maintenant que je l’ai su ! Merci à vous toutes et tous pour votre conseil que je prends désormais en compte, après avoir découvert que le corps a besoin du repos.

Tout au long de cette maladie, je tentais de tenir, de résister et d’être fort pour que je sois vite rétabli. Les conséquences positives de cette maladie pour moi, ont été le fait de savoir pratique tant considéré dans notre société, à cause duquel, certains, au lieu d’aller se faire consulter à l’hôpital et de se soigner ou de se reposer, parce qu’ils sont fatigués, courent chez les marabouts ou les charlatans pour dire qu’on les a attaché. Personne n’est attachée, c’est juste cette fatigue générale qui a longtemps été considérée chez nous comme si quelqu’un t’a jeté un mauvais sort pour que tue ne puisses mener aucune activité pour subvenir à tes besoins et ainsi devenir le veux de ton ennemi. Le malade qui va chez le marabout ou le charlatan ne sait pas ce qu’il a, ce marabout ou ce charlatan ne sachant pas également de quoi souffre son client, ne fait qu’enfoncer le clou et le perturbe davantage mentalement. Pour le marabout ou le charlatan, ce malade déjà mentalement abattu, constitue pour lui une proie facile pour se faire de l’argent. Soutirer de l’argent au malade est même un facteur à minimiser dans ce cas-là sinon, ’ils vont jusqu’à nommer un de tes parents ou de tes proches collaborateurs comme auteur de ton malaise. Et, sans chercher à comprendre, le sujet considère désormais comme pire ennemi celui ou celle qui a été indiqué comme auteur de son malaise.

Je me rappelle encore de ce conseil d’un ami lorsqu’il est venu me rendre visite quand il me disait d’aller voir un charlatan si je ne suis pas «attaché » par quelqu’un. J’ai beaucoup ri et fini par lui répondre que ce phénomène qui a longtemps été une des raisons du retard de notre continent est faux, du moins, ce n’est pas mon cas. (Heyiii, je vous prie, n’allez pas m’attacher s’il vous plait parce que j’ai dit ça hein.) Il s’est fâché et a fini par me dire que parce que je suis allé à l’école, je crois plus aux pratiques anciennes. Je lui ai montré sur Internet, le blog du projet de sauvegarde culturel en disant que «voir suffit pour raconter» et que si je ne considérais pas notre culture, je n’allais pas fournir ce grand effort en faveur de nos traditions et de notre culture, mais que cet amour, cet attachement à notre passé, aux pratiques anciennes, ne doit pas me rendre aveugle pour ne pas voir la réalité en face et de lui dire ce que ma conscience me dicte sur ce sujet. Ayez pitié de moi, n’allez pas m’attacher et sachez que le fait de le dire permettra à d’autres personnes malades de se débarrasser de cette idée, de se lever pour aller se soigner à l’hôpital au lieu de verser toute son économie à un charlatan qui ne pourra jamais soigner sa maladie.

Nous aimons notre culture, nous nous battons pour la conserver, mais nous devons également lever le voile sur certaines pratiques néfastes qui rendent difficile notre développement. Ce sont mes idées suite à mes propres analyses durant ma maladie. Qu’en pensez-vous ? Qu’en penserez les sages de chez vous ? Pour cette cause, comme disent chez nous les sages, je me confie à vous, et vous présente mes excuses si je ne devais pas en parler et ainsi, vous me pardonnerez.

4 commentaires sur “Je ne suis pas un amoureux aveugle de la culture et des traditions

    • Bonjour Jean Jacques Méric. Merci vraiment pour cette compréhension. C’est effectivement ce qui a fait que nous ne nous sommes pas vus et j’ai à présent le regret. J’étais carrément bloqué au lit par cette maladie et qui m’a permis de noter que le corps a besoin aussi du repos. Je souhaite qu’on se voit vraiment un jour. Merci

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  1. Je suis d’accord avec toi Boukary, il est nécessaire de connaître ses limites et responsabilités et ne pas toujours accuser quelqu’un d’autre ! Il y a d’autres choses qui ne sont pas bonnes dans la « tradition », comme l’excision, n’est-ce pas ? Cela pourra faire l’objet d’une autre réflexion.

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    • Cécilia, tu as aussi raison. Il n’est pas bien de toujours attribuer ses difficultés de la vie aux autre qui, aussi sont chargés des leurs. Pour l’autre sujet, on verra bien. Merci

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