Mali: quand Internet lève le mythe sur un objet aquatique au village

e2a0y84n75
Mali: Objets ramassé dans un marigot au village 

Aujourd’hui, le savoir est ouvert à tous grâce à Internet, il suffit juste de se débarrasser de l’inertie intellectuelle et de se mettre à chercher. Cette possibilité de recherche au-delà des frontières n’apporterait-elle pas une réponse à plusieurs questions qu’on se pose quotidiennement sur des choses qui nous restaient longtemps inconnues? En tout cas, ‘est ce qui s’est passé au sujet d’un objet aquatique dans un village de la région de Ségou.

Lors de mes tournées de formation à Internet dans les villages maliens avec des panneaux solaire ou groupe électrogène comme sources d’électricité, j’ai découvert un objet entre les mains des populations d’un village de Ségou.  Cet objet en forme de canari a été découvert dans un marigot tari derrière le village de Kondogola dans la Commune rurale de Cinzana, Région de Ségou, mais tout le monde ignorait ce que c’est que cet objet et comment est-ce qu’il s’est trouvé sous la boue dans le marigot. Alors, l’objet s’est entouré de mythes dans le village, comme c’est généralement le cas dans beaucoup de choses en Afrique, dès qu’on manque d’explication sur quelque chose, même la plus simple.

C’est ainsi que j’ai pris la décision de le publier sur mon blog afin d’avoir la réactions des lecteurs en commentaires et ça semble aboutir. L’article a reçu beaucoup de réactions pour montrer ce que c’est, mais le plus pertinent semble être cela dans le commentaire de Jean Jacques Meric en France.

Il dit ceci:

« Il y a des guêpes, dites « guêpes potières » -les eumènes- qui fond des nids en forme de poteries rondes comme ça. On peut voir des images ici : »

Il ajoute:

« On trouve tout de suite une photo et un dessin mais il y a beaucoup plus d’images sur cette page internet, n’hésitez pas à aller vers le bas après les photos d’abeilles
… mais je ne sais pas si la taille correspond à ce que vous avez trouvé.

En regardant de très près, nous pouvons en déduire que l’objet trouvé dans le marigot a une forte ressemblance avec des objets fabriqués par ces « guêpes potières » sur le site internet envoyé par Jean Jacques Meric.

Contes du village: Pourquoi la grenouille n’a pas de queue?

207685396_aae383d4d7En Afrique, les contes servent de loisir mais aussi à préparer et à conscientiser les jeunes pour des futures situations auxquelles ils seront confrontés au cours de la vie. Ce conte sert de leçon pour ceux qui ont toujours tendance à tout

« remettre à demain » car c’est pour cela que la grenouille n’a pas eu de queue.

 A la nuit des temps, tous les animaux étaient sans queue. Fatigués par les moustiques et d’autres petits insectes qui les piquaient, tous les animaux, au cours d’une réunion, ont décidé de faire appel à un forgeron qui va leur fabriquer à tous une queue.

Ainsi, sur invitation des animaux, le forgeron  est venu prendre place chez la grenouille et les animaux ont été convoqués pour le lendemain. Le matin, le forgeron a décidé de commencer par fabriquer une queue pour la grenouille, son logeur. La grenouille lui dit de continuer avec les autres animaux et que pour lui, ce n’est pas pressé parce que le forgeron loge déjà chez lui. Il ajoute que ça ira pour lui quand le forgeron finira avec les autres animaux.

Le forgeron a fait un mois, du matin au soir, il fabrique la queue pour les animaux. Chaque matin, il invite la grenouille à s’approcher pour recevoir sa queue, mais ce dernier a toujours remis le rendez-vous au lendemain. Le dernier jour, tous les animaux ont eu leurs queues sauf la grenouille dont le cas est laissé pour le lendemain matin. La nuit, la grenouille et le forgeron ont mangé et ont bien causé. A une heure avancée de la nuit, ils se sont couchés en programmant de faire la queue de la grenouille très tôt le matin. Au réveil, la grenouille a trouvé que le forgeron est mort et elle est restée sans queue.

Voici la raison qui a fait que la grenouille n’a pas eu de queue. Quand on veut et peut faire quelque chose, faisons la tout de suite car on ne sait pas ce qui va se passer dans l’avenir.

Je dépose ce compte là où je l’ai pris…

Apprendre le calcul mental aux enfants à travers les contes en milieu rural

1934956_456624431205280_6916060891736216930_n
Les enfants apprenant des contes autour du feu 

Au-delà de son rôle d’intégration social de l’enfant, de sa formation sur les pratiques socioculturelles,  de sa préparation face aux différents obstacles de la vie, le conte sert également à développer l’intelligence de l’enfant.

Un pragmatisme surprenant de la hyène lors d’une situation d’urgence pour avoir à manger, un animal considérée comme le plus idiot dans presque tous les contes, qui a surpris tous les animaux de la forêt, en est un exemple d’illustration.

Un jour, tous les animaux de la forêt avait faim. Ils avaient faim à tel point que certains pouvaient encore à peine soulever les pattes pour marcher. Soudain, le lion, roi de la forêt, a pu faire une belle prise et il s’est bien régalé. N’ayant pas pu finir de tout manger, il convoqua les autres animaux de la forêt. Chacun, avec le ventre creux, s’est débrouillé à venir répondre à l’appel du roi.

Il leur déclara:

« je sais que vous avez tous faim, mais sachez que mon appel n’est en aucun cas une occasion pour que les uns profitent des autres ».

Il ajouta:

 » la chance a fait que j’ai pu faire une belle prise et j’ai bien mangé, mais je n’ai pas pu tout finir. Il y a le reste ici. Je ne veux pas le laisser pourrir alors que c’est très insignifiant pour vous tous. Donc, on va établir une règle: Celui qui arrive à être le premier à pouvoir compter quarante (40) avant les autres va manger le reste du repas que voici »

Alors, tous les animaux, très affamés se sont mis à compter:

« 1, 2,3,… »

chacun se faisant une idée sur celui qui peut le devancer, mais personne ne pensait à la hyène.

Soudain, à très haute voix, la hyène crie:

« trois (9), un gros (3) et deux (5) ajoutés font 40″.

Tous les autres animaux ont été surpris et déçu à la fois!  Le reste du repas a été remis à la hyène qui s’est bien rempli le ventre.

Là où j’ai pris ce conte, je le dépose là-bas.

Mali: Culture, TIC et Multilinguisme: quels avantages?

dsc_8674

Les Technologies de l’Information et de la Communication font de l’exploit dans tous les domaines de la vie aujourd’hui: communication, partage d’information, éducation, santé, transport, agriculture ainsi que la culture. En plus de plusieurs facteurs comme le déplacement massif des jeunes  des villages vers les villes, l’ignorance des atouts et des valeurs culturelles villageoises par les communautés locales, le poids du modernisme ainsi que les Technologies de l’Information et de la Communication, la menace sécuritaire à travers le monde, tend à mettre en péril, les richesses culturelles de partout à travers le monde, comme le cas de l’annulation de l’édition 2016, de Yaral (la traversée des bœufs) à Diafarabé au Mali. Lire la suite

Qu’est-ce qui se cache derrière les masques dogons qui dansent ?

dsc_0625
Photo de masques dogon à Sangha au Mali

Nous avons presque tous, au moins une fois, assisté à une cérémonie de danse de masques dogon, mais sans toutefois nécessairement chercher à connaître ce qui peut se cacher derrière ces masques. Nous avons toujours considéré cette cérémonie comme un simple spectacle traditionnel. Lire la suite

Religion et traditions peuvent-elles faire bon ménage au village?

img_20160911_164458

Oui, quand elles créent de l’ambiance au sein de la communauté. Une des patrimoines matérielles que les femmes continuent de perpétuer au village, c’est cette taquinerie entre les nouvelles mariées et leurs beaux-frères au village le jour de la fête de Tabaski. Symbole de l’entente et de la cohésion au sein de la communauté, cette pratique consiste par une nouvelle mariée à inviter son beau-frère (le grand frère de son mari) en dépit du respect qui règne entre eux, soit à piler le mil ou à puiser de l’eau pour remplir la jarre, quand même à accomplir une tâche attribuée aux femmes. Lire la suite

Une bonne source d’inspiration de la ténacité de la pintade face au serpent pour protéger ses œufs ?

13775457_10208205319022961_5107667471557352385_nUne petite histoire varie du village: le combat de la pintade face au serpent pour protéger ses œufs.

Comment trouvez-vous que cette histoire, connue de tous au village, peut-être une source d’inspiration pour les hommes ?

 Quand le serpent dans sa promenade découvre une pintade entrain de couver, il fait tout pour avoir accès aux œufs et les mange.  Alors, il prend la pintade par un bout d’aile ou par une patte, la tire très loin dans la forêt, la relâche et se précipite vers les œufs. Entre temps, la pintade, relâchée, vole et vient recouvrir ses œufs.  La pintade et le serpent passe une longue partie de la journée dans cette lutte, mais finalement, le serpent, fatigué et non satisfait, laisse tout tomber et continue son chemin et les œufs de la pintade sont sauvés.

 

Mali: Interview avec Fatoumata Diaby, la battante de Sakolabada à Kéniéba

IMG_20160621_152742
Fatim, la commerçante de Moto-taxi à Sakolabada, Kéniéba au Mali

Communément appelé « Taxinin » ou « katakatanin », le moto-taxi est aujourd’hui utilisé dans presque toutes les régions du Mali. Il sert de transport en commun dans certaines villes comme à Ségou par exemple  où il tente de supplanter les taxi à cause de son prix abordable, comme souligné dans le blog TOUBABOU A BAMAKO. A Bamako, il est utilisé pour le transport de bagages. Dans certaines zones rurales, des commerçants s’en servent pour aller vendre leurs marchandises de villages en villages. Dans toutes ces activités, Ce sont les hommes qui travaillent avec le « katakatanin », mais le cas de Fatoumata était ma première fois de voir cet engin conduit par une femme. Lire la suite