Mali, proverbe: « Lors du transport du trousseau d’une nouvelle mariée, la maligne est chargée de la grosse pierre à moudre »

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Une pierre à moudre

Le proverbe joue un rôle important dans la société traditionnelle africaine. Il est utilisé tout au long de la journée, dans la vie quotidienne des populations rurales. Le proverbe est également très utilisé lors des rencontres entre les sages autour des sujets importants de la communauté, surtout dans les vestibules et sous les arbres à palabre. De générations en générations, les jeunes apprennent les proverbes auprès des vieilles personnes. Lire la suite

Proverbe : « Un berger employé peut faire un sacrifice de lait du vendredi, mais il ne peut pas faire un sacrifice de bœuf du vendredi car le lait de vendredi lui appartient, mais le bœuf de vendredi ne lui appart tient pas »

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Dans les localités rurales, quand une famille bambara possède plusieurs têtes de bœufs, un jeune peulh est employé pour prendre soin d’eux et les conduire au pâturage. Lire la suite

Application Android de «quand le village se réveille»

L'application Android du projet culturel "quand le village se réveille"  Mali
                      L’application Android du projet culturel « quand le village se réveille »  Mali

Nous avons le plaisir de mettre à votre disposition, l’application Android du projet « quand le village se réveille ». Il est téléchargeable sur Android sous le nom Culture Mali comme vous le voyez dans l’image.

Procédure d’installation et de navigation

  1. Installer l’Application, lancer le et vous serez directement mis sur la page « A propos » du projet). Vous y pouvez également avoir accès au lien du blog sur cette page en bas.
  2. En haut, à gauche dans un menu déroulant, vous aurez accès aux articles par catégorie et également tous les articles publiés sur le blog du projet que vous pouvez lire quand vous êtes connectés sur Internet. Si vous voulez également lire les articles hors connexion, cliquer sur « télécharger tous les articles ». Ce téléchargement prend un peu de temps, mais patientez-vous, ça va venir. Une fois tous les articles téléchargés, pour les lire, cliquer soit sur tous les articles dans le menue déroulant en haut, à gauche ou sur la catégorie dont vous voulez lire les articles toujours au même lieu. Nous précisons encore qu’une fois tous les articles téléchargés, vous pouvez les lire sur l’application sans avoir besoin de vous connecter.

D’autres catégories sont à venir, mais d’ici là, faites-nous part de vos remarques et suggestions pour l’amélioration du système si nécessaire.

Nous remercions infiniment l’équipe de jokkolabs Mali pour la création de cette application.

Nous vous souhaitons une bonne navigation sur votre application.

Vive la Culture malienne ! vive la culture africaine ! vive la culture mondiale !

Proverbe : « Attaches-toi non loin du village afin que ceux qui doivent te détacher te retrouvent facilement »

DSCN8250« Attaches-toi non loin du village afin que ceux qui doivent te détacher te retrouvent facilement » est un proverbe, un conseil de sage à l’intention de ceux qui s’efforcent de se donner un niveau de vie qu’ils n’ont pas encore atteint. vivre, c’est comme construire une maison en allant d’une brique à une autre jusqu’à atteindre le niveau qu’on souhaite atteindre sans sauter d’étapes afin que la maison ne s’écroule vite. Selon les sages du village, l’on se cause aujourd’hui de faux soucis chacun voulant vivre comme l’autre même s’il n’a pas les moyens financiers.  Vivre dans une apparence qui n’a jamais porté fruit, toujours selon les vieux du village, c’est se tromper, c’est s’éloigner de soi, de ses semblables, de ceux qui doivent te secourir en cas de soucis.

Alors, un bon conseil à suivre pour vivre tranquille, pour vivre dans la paix et pour rester soi-même.

Proverbe : « Quand on voit une ancienne puisette jetée au bord d’un ancien puits, ça trouve qu’ils ont tous déjà beaucoup servi »

Une ancienne puisette au bord d'un ancien puits
Une ancienne puisette au bord d’un ancien puits

Ce proverbe a pour but de rendre hommage aux vieilles personnes, c’est une reconnaissance à leur égard pour avoir beaucoup vu, beaucoup entendu, beaucoup appris accepté, beaucoup enduré, beaucoup pratiqué, travaillé dure avant de se réunir toute la journée sous l’arbre à palabre, sous le grand hangar, sur le mirador, dans l’incapacité aujourd’hui, de produire comme ils auraient toujours souhaité. Malgré cette incapacité physique, toute la communauté entière accorde cette reconnaissance aux vieilles personnes.

« Bèè sago bè i ba shu la, sanni i bènnakaw ka se » (chacun a autorité sur le corps de sa mère avant l’arrivée de ses oncles maternels pour l’enterrement)

Ceci est un proverbe bambara très populaire à l’intention de ceux qui pensent que le pouvoir (l’autorité) se limite à eux. Au dessus de toute autorité, il y a une autre autorité et dans le milieu bambara, la plus grande autorité sur le corps d’une femme après son décès est entre les mains de ses frères qui arrivent de son village natal pour son enterrement.  (Plus de détails à venir dans un article plus détaillé)

Proverbe bambara: « Quand tu vas au marché parce que ta coépouse y est allée, si ta condition financière ne vaut pas celle de ta coépouse, alors tu es allée te faire ridiculiser davantage »

« Quand tu vas au marché parce que ta coépouse y est allée, si ta condition financière ne vaut pas celle de ta coépouse, alors tu es allée te faire ridiculiser davantage »

Aujourd’hui, une des raisons des grandes difficultés dans nos sociétés réside dans le fait que chacun veut toujours économiquement paraître comme l’autre même si les conditions économiques sont différentes. Alors, se comparer économiquement à quelqu’un qui gagne mieux que toi, se créer des soucis, des ennuis, c’est s’humilier…  et c’est que ce proverbe bambara de Ségou veut mettre en évidence.

Un proverbe malien rend hommage aux femmes

561124_508414809187153_192897717_nQuelques fois, il n’est pas facile de déchiffrer le sens que renferment certains proverbes au village. C’est le cas de ce proverbe ci-dessous qui n’a pas du tout pour but d’avoir une idée esclavagiste sur la femme, ni moins de l’encourager à se soumettre et endurer quotidiennement dans un monde en perpétuelle évolution, mais seulement et surtout, lui rendre tout hommage mérité pour ses faits et gestes qui ont donné lieu à cette pensée bien formulée en leur attention par les sages.

Quand on se fait une idée sur les différentes activités quotidiennes des femmes au village, nous nous rendons compte de leur bravoure et de leur engagement pour la cause de leurs familles et de toute la communauté  toute entière. Les femmes sont engagées et leur engagement s’explique par des pratiques transmises de mères en filles dans le foyer en faveur d’une réputation familiale et contre le déshonore  et la dépendance, quelques fois causés par la famine et la pauvreté.

Il est normal de préciser depuis le début, que l’article n’a pas également pour but de minimiser ce que font les hommes dans la famille, mais ici, de montrer la complémentarité entre l’homme et la femme dans un foyer. C’est l’ensemble des efforts fournis des deux côtés qui rendent la famille heureuse.

Dès que le coq chante, la femme rurale se met sur pied : elle donne à se laver à son mari et à ses jeunes beaux frères, lave les enfants, balaie la cour et prépare le petit déjeuné. A la fin de ces activités matinales, la femme, munies de calebasses, se dirige vers le grenier commun de la famille pour aller recevoir la quantité de céréales suffisante pour le repas du jour qu’elle partage entre les autres femmes de la famille (grande famille en général au village).

Au moment où les pilons de ces autres femmes donnent un rythme agréable dans le mortier pour moudre le mil, la femme  (de la cuisine du jour) s’occupe de plusieurs activités à la fois: elle puise de l’eau, lave les ustensiles de cuisine et s’occupe en même temps des enfants qui pleurent à côté. On a l’impression qu’elle fait tout en même temps, des activités qu’elle abandonne de temps en temps pour aller répondre aux multiples appels de son mari qui a besoin d’elle pour l’aider à retrouver un objet dont il ne se souvient plus de la place dans la chambre. Quelques fois, le but réel de ces appels n’est pas de retrouver un objet supposé égaré, mais juste parce que le mari a besoin d’adresser la parole à sa femme et cela avec des sourires, des taquineries verbales, mais  quelques fois avec des menaces également, mais des menaces en signe d’amour que la femme elle-même comprend et adore. Ces sourires, ces taquineries, ces menaces en signe d’amour, nous voyons rarement un mari les attribuer à sa femme au milieu de la grande cour devant tout le monde.

(Ce n’est pas une interdiction, mais les raisons qui font que quelqu’un ne montre pas publiquement son amour à sa femme prennent leurs sources dans un passé profond. Les questions-réponses en commentaires sur l’article nous permettront de donner plus de détails sur cet aspect pour ceux qui seront intéressés de les découvrir davantage…)

Ces quelques minutes d’échange et de partage de joie avec son mari motive davantage la femme parce qu’elle se sent considérée et non oubliée dans la journée par celui principalement pour qui elle a quitté son foyer paternel. Ainsi, elle retourne à ses occupations quotidiennes avec plus de courage et de volonté.

Tout au long de la journée, elle chante ! Elle chante non seulement pour se soulager, mais également pour donner à travers des chants, une bonne ligne de conduite aux enfants qui l’écoutent tout au long de ses va-et-vient entre la maison, la cuisine et le puits. Ces chansons permettent également aux belles mères de se rappeler de leurs temps au moment où elles-mêmes pratiquaient les mêmes activités avant qu’elles ne soient remplacées à la cuisine par les femmes de leurs fils. C’est le moment pour elles de se reposer mais un temps de repos qui leur attribue d’autres rôles à jouer dans la famille (à détailler dans d’autres articles à venir). Ces souvenirs d’un passé riche de connaissance traditionnelles et d’expériences, font partie des raisons qui motives les belles mères à aider leurs belles filles dans leurs tâches soit gardant les enfants ou à piler les condiments. Elles deviennent des conseillères pour leurs belles filles et interviennent à chaque fois qu’il y a une incompréhension entre l’un de leurs fils et sa femme.

Fini avec le repas de midi, la femme prenait la calebasse contenant du coton, de la carde, de la quenouille et là, commençait les activités génératrices de revenu aujourd’hui remplacées dans beaucoup de villages par les activités de maraîchage. A quatorze heures, elle se munit de la hache et rejoint ses semblables qui l’attendent à la porte. En groupe, elles se dirigent dans la forêt sous le soleil ardent, où le rythme de leurs haches  en coupant des arbres pour en faire des fagots qu’elles transportent au village sur leurs têtes, mêlé à leurs chansons, aux chants des oiseaux et tout cela mélangé aux cris des bébés sur les dos, restent  gravés dans la mémoire des jeunes garçons (leurs fils) qui gardent les animaux non loin d’elles et qu’elles ont trouvés là-bas sur place… Ces images, ces souvenirs sur les mamans pendant ces durs travaux sont très importants dans la relation entre et une mère et ses enfants…

Bref, regardons cette image, le cas de ces braves femmes dogons qui, avec toutes ces activités au service du développement de la famille, de la communauté, arrivent à trouver des marchandises qu’elles partent vendre dans les marchés hebdomadaires dans d’autres villages et dès fois sur une grande distance sans route.

En Prenant juste le temps de bien fixer ces images de ces femmes qui, pour atteindre le marché avec leurs charges sur la tête, traversent des cours d’eau et des collines ! Permettez-moi de le dire, de dire que j’ai le cœur lourd, avec des larmes aux yeux, quand je vois celle qui est devant les autres, très haut sur la colline.

Toutes ces tâches accomplies par la femme au village justifient ce proverbe bambara malien pour rendre un hommage à la femme  par les sages :

« Quand tu vois un cadavre de femme au carrefour, c’est le cadavre de la patience et de l’endurance. »