Mali: quand Internet lève le mythe sur un objet aquatique au village

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Mali: Objets ramassé dans un marigot au village 

Aujourd’hui, le savoir est ouvert à tous grâce à Internet, il suffit juste de se débarrasser de l’inertie intellectuelle et de se mettre à chercher. Cette possibilité de recherche au-delà des frontières n’apporterait-elle pas une réponse à plusieurs questions qu’on se pose quotidiennement sur des choses qui nous restaient longtemps inconnues? En tout cas, ‘est ce qui s’est passé au sujet d’un objet aquatique dans un village de la région de Ségou.

Lors de mes tournées de formation à Internet dans les villages maliens avec des panneaux solaire ou groupe électrogène comme sources d’électricité, j’ai découvert un objet entre les mains des populations d’un village de Ségou.  Cet objet en forme de canari a été découvert dans un marigot tari derrière le village de Kondogola dans la Commune rurale de Cinzana, Région de Ségou, mais tout le monde ignorait ce que c’est que cet objet et comment est-ce qu’il s’est trouvé sous la boue dans le marigot. Alors, l’objet s’est entouré de mythes dans le village, comme c’est généralement le cas dans beaucoup de choses en Afrique, dès qu’on manque d’explication sur quelque chose, même la plus simple.

C’est ainsi que j’ai pris la décision de le publier sur mon blog afin d’avoir la réactions des lecteurs en commentaires et ça semble aboutir. L’article a reçu beaucoup de réactions pour montrer ce que c’est, mais le plus pertinent semble être cela dans le commentaire de Jean Jacques Meric en France.

Il dit ceci:

« Il y a des guêpes, dites « guêpes potières » -les eumènes- qui fond des nids en forme de poteries rondes comme ça. On peut voir des images ici : »

Il ajoute:

« On trouve tout de suite une photo et un dessin mais il y a beaucoup plus d’images sur cette page internet, n’hésitez pas à aller vers le bas après les photos d’abeilles
… mais je ne sais pas si la taille correspond à ce que vous avez trouvé.

En regardant de très près, nous pouvons en déduire que l’objet trouvé dans le marigot a une forte ressemblance avec des objets fabriqués par ces « guêpes potières » sur le site internet envoyé par Jean Jacques Meric.

Religion et traditions peuvent-elles faire bon ménage au village?

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Oui, quand elles créent de l’ambiance au sein de la communauté. Une des patrimoines matérielles que les femmes continuent de perpétuer au village, c’est cette taquinerie entre les nouvelles mariées et leurs beaux-frères au village le jour de la fête de Tabaski. Symbole de l’entente et de la cohésion au sein de la communauté, cette pratique consiste par une nouvelle mariée à inviter son beau-frère (le grand frère de son mari) en dépit du respect qui règne entre eux, soit à piler le mil ou à puiser de l’eau pour remplir la jarre, quand même à accomplir une tâche attribuée aux femmes. Lire la suite

L’immigration clandestine vue par un blogueur villageois dans le domaine culturel

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Crédit photo: LE FIGARO

Bientôt, la mer méditerranée pourrait être considérée comme un grand cimetière d’hommes et de femmes africains voulant se rendre à l’autre rive considérée comme le paradis sur terre, (Europe), désespérément à la recherche de meilleure conditions de vie. Il y a très longtemps que les informations relatives aux naufrages de migrants en méditerranée sont devenues quasi-quotidiennes et alimentent toutes les grandes chaînes de télévisions mondiales.

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Au dire de Délafosse, c’est le khassa, terme d’origine peul, qui a donné naissance aux mots Khasso et khassonké

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Le kassa ou khassa est une toile faite de 6 bandes de tissu en laine de mouton en général que l’on confectionne surtout dans le Macina. Tandis que le koso est faite de coton. Il y a aussi le daliba confectionné avec du fil de coton plus mince et plus résistant que le fil du koso. Le koso est également une couverture contre le froid.
Le khassa est utilisé comme couverture, habit et décoration.
Le daliba, tout blanc ou teinté, est le tissu de base de l’habillement traditionnel.
Au dire de Délafosse, c’est le khassa, terme d’origine peul, qui a donné naissance aux mots Khasso et khassonké

Auteur: Monsieur Coulibaly, Professeur d’université 

Au village : pourquoi les femmes ne dépassent jamais les hommes sans leur présenter cet objet quand elles veulent l’utiliser ?

DSC_0887Fabriqué par les potières à partir de l’argile pétri et brûlé, cet ancien ustensile de cuisine est utilisé dans la préparation de certains repas avec du riz, du fonio, du haricot, du mil comme par exemple pour faire le couscous. On le trouve encore dans les localités rurales, mais il est remplacé en ville par un autre fabriqué par les artisans avec du fer avec une forme beaucoup plus aplatie.

Ces repas cités, dans leur préparation ont besoin de la vapeur d’eau. Pour cela, on met du riz, du fonio, du haricot ou de la poudre de mil dans cet objet.  On le place sur un canari (mais aujourd’hui, une marmite) placé sur le feu et contenant de l’eau bouillante produisant de la vapeur. Avec un tissu fin bien propre et mouillé, on remplit le joint entre la marmite et cet objet pour empêcher la vapeur de s’échapper. Ainsi, la vapeur d’eau remonte jusqu’à la poudre à travers ces petits trous en rond jusqu’à ce qu’elle soit bien cuite.  Nos mamans le savent, cette procédure est compliquée et peut échouer quand tout n’est pas bien mis en place ou si la procédure n’est pas bien respectée. Quand elle échoue, cela peut mettre le repas en retard et même parfois, ça peut être une raison de la préparation d’un mauvais repas. Aude-là de cette raison de l’échec naturelle, la procédure peut échouer parce qu’elle veut montrer des signes. Oui, il y a à présent dans les villages, des vieilles femmes qui savent interpréter le langage mystique de cette procédure quand elle refuse, c’est dire que toute la procédure a été bien suivie, mais la vapeur ne travailler pas et alors, la poudre de mil, le haricot, le fonio ou le riz sur le feu ne change pas du tout de forme, même des heures et des heures. A ce niveau, la procédure veut vous parler et les vielles sages du village savent bien interpréter «… »

De temps en temps, quand une femme a besoin de faire une cuisson avec cet objet et que e sien est cassé, avant d’en avoir, elle peut en prêter dans une autre famille voisine (la solidarité entre les femmes au village). Dans ce cas là, elle traverse la rue et le vestibule (l’entre de la famille.) Revenant dans sa famille avec cet objet, il y a des consignes qu’il faut respecter. (Les femmes du village savent de quoi je parle). Elle ne doit pas sortir entre deux hommes avec cet objet même s’il y a du passage entre eux, qu’ils soient arrêtés ou assis. Elle ne doit pas également passer entre deux groupes d’hommes assis de part et d’autre dans le vestibule. Si c’est le cas, elle attend d’abord qu’un groupe se joigne à l’autre pour vider l’autre côté et elle passe. Dans les deux cas également, il y a une formule qu’il faut appliquer. La femme s’abaisse un peu avec son objet et dit : « Bonjour. Je vous présente et vous confie mon canari » et aux hommes de dire : « Merci, continue ».

Ce n’est pas compliqué hein, c’est connu et respecté dans les villages. Tous ces gestes par la femme a pour but de ne pas éveiller la colère des hommes et les pousser à agir traditionnellement pour que la procédure citée haut, n’échoue pas car il y a des hommes, surtout des vieux qui ont la connaissance traditionnelle de faire échouer la procédure parce qu’au village, l’échec de cette procédure est très humiliant pour les femmes entre elles si ce n’est pas le cas de la prédiction.

Ce canari a d’autres vertus pour les femmes qu’on ne pourra pas en parler.

Outil de filtrage traditionnel des fruits du « néré » pour la production de « soumbala »

outil qui sert à nettoyer les fruits du néré pour produire le "soumbala"
outil qui sert à nettoyer les fruits du néré pour produire le « soumbala »

Le « soumbala » est un condiment beaucoup utilisé dans les sauces au Mali. Ce  condiment est fait à basé des fruits du « néré », un grand arbre dans la forêt.

Dans le village de Sorokoro dans la commune rurale de Nangola,  cercle de Dioila, nous avons eu la chance de tomber sur cet outil traditionnel qui sert à nettoyer les fruits du « néré » déposés dans l’eau avant de les assécher au soleil.

Cet outil fabriqué à partir de multitude de trous sur une petite calebasse est appelé tout simplement appelé par les habitants du village « outil qui sert à nettoyer les fruits du néré » . Comme indiqué, il sert à nettoyer les fruits du « néré » pour la production du « soumbala ».  Le même model fabriqué à partir d’une calebasse un peu plus grande, appelé « thioolo » en bambara, existait et jouait un rôle dans la production du beurre de karité dans les villages. Comme le système de production du « soumbala » et du beurre  de karité est devenu plus moderne, on retrouve encore difficilement ces outils, même si à présent, certains sont malicieusement gardés par les vieilles personnes au fond de leurs cases.

Un système traditionnel de maintien du filet de pêche au fond de l’eau

Plomb traditionnel pour la pêche par appât
Plomb traditionnel pour la pêche par appât

« Seeni » en Bambara est un outil traditionnel en forme de plomb lourd fabriqué en terre cuite par les potières dans les villages. Il est utilisé par les pêcheurs pour maintenir les filets  au fond de l’eau du fleuve lors des pêches par appât.

En dehors de la pêche mobile, les pêcheurs pratiquent la pêche par appât. Il s’agit d’étaler du filet sur une grande surface du fleuve autour des repas de poissons qu’ils ont jetés par ci par là dans l’eau pour attirer les poissons. Pour que le filet descende et reste stable au fond de l’eau, les pêcheurs attachent cet outil traditionnel aux différentes bouts et à certains côté du filet en forme carrée et rentrent à la maison. Quelques temps après, ils reviennent ramasser leurs filets en le tirant par un bout et  ça renferment ainsi tous les poissons qui s’y trouvaient pour manger. C’est un système utilisé pour attraper les gros poissons et donner une chance aux petits de vivre encore plus longtemps avant d’être attrapés à leurs tour dans l’avenir.

Conséquences culturelles de la baisse du niveau de l’eau du Fleuve Niger

Il montre le niveau de l'eau du fleuve Niger à Ségou dans le passé.
Il montre le niveau de l’eau du fleuve Niger à Ségou dans le passé.

Ce vieux somono de Somonokin (quartier somonos) de Ségou nous montre sur ces images, le niveau de l’eau du Fleuve Niger dans le passé, qui a énormément baissé de nos jours. Nous pouvons constater le niveau de l’eau à partir des traces laissées auparavant sur les troncs d’arbres au bord du fleuve.

Selon lui, cette baisse de niveau de l’eau occasionne la perte de certains objets traditionnels et culturels qu’ils utilisaient pour la pêche et d’autres activités dans l’eau, même s’ils font tout pour conserver certains pour les futures générations. Il ajoute qu’il est maintenant très difficile de voir certains animaux aquatiques dans le fleuve Niger au niveau de Ségou et la disparition de ces animaux engendrent non seulement la perte progressive des pratiques traditionnelles importantes pour notre société, mais aussi la disparitions des récits, des contes et des histoires que les sages racontaient aux jeunes au sujet de ces animaux.

Il nous confirme que lors d’un deuxième passage, il sera disposé à nous montrer certains objets traditionnels et culturels et nous raconter des histoires intéressantes au sujet de l’eau du fleuve Niger et des animaux aquatiques.

A suivre alors pour des images décrites, de l’audio et vidéos des contes, récits des proverbes…
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